L’édition 2018 méritait bien son nom « Autour de Brassens » car qui, sinon Léo Ferré et Jacques Brel, méritent plus que quiconque d’être célébrés en compagnie de notre Sétois ?
Dès l’ouverture du festival, le vendredi soir dans une salle pleine (comme pour les soirées suivantes)
Bruno Granier a chanté Georges, son cousin, accompagné par Philippe Lafon et Laurent Clain, pendant près de deux heures. Vingt-cinq titres de GB, dont certains peu souvent repris par les innombrables interprètes du polisson de la chanson, tel « Le bulletin de santé », ou d’autres joués de manière très originale. Par exemple « Le gorille », « Pauvre Martin » et « Gastibelza » sur des rythmes de tarentelles pour rappeler les origines italiennes de la famille maternelle de Brassens, ou couleur blues pour « Le fossoyeur », ou même rockabilly pour « Une jolie fleur ». Et sans oublier « Le gant » ce poème de Sully Prud’homme que Brassens avait pensé mettre en musique, ce qu’a fait plus tard son petit-cousin et ce de façon superbe !
Après « La supplique » en rappel, la soirée s’est terminée avec « Bella ciao » entonné sur scène par les artistes et par les organisateurs, sans oublier les inévitables « Copains d’abord » ...
Pour sa douzième édition, les organisateurs de « Autour de Brassens » s’étaient -enfin !- décidés à mettre en place une scène ouverte (un « off » comme on dit dans les milieux bien informés) et pour une première ce fut une réussite : par le cadre (dans le parc et sous le kiosque de l’Hôtel de la Gare) et par le nombre et la qualité des participants. Certains « pros » comme Martine Bousquet, Giovanni Ruffino, Corinne Chabaud, Jacques Raulet, Louis Baudel, Martial Robillard, Jean-Claude Marotte, ou d’autres simples amateurs, comme Denis Pleynet (dans une très sensible « Absence d’un ami » de G. Bécaud et L. Amade), Anne-Marie, accompagnée par Jo Labita, chanta « La bague à Jules » créée par Patachou, Pierrot Scavio, le régional de l’étape, Nadine et Max Chorier, ou mézigue qui me suis fait plaisir en disant « L’enterrement de Paul Fort » et en chantant (à peu près juste...) « Le grand café » de Charles Trenet.
Ci-dessous quelques photos de ce tremplin du samedi après-midi, successivement : Martine Bousquet et Giovanni Ruffino, Anne-Marie et Jo Labita, Nadine et Max Chorier et une partie des participants autour de Maurice Bonnardel.
Le soir dans la salle du Centre culturel, ce fut au tour de Léo Ferré d’être mis à l’honneur par Jacques Raulet, et de quelle façon !!
J’y reviendrai, car auparavant Thierry Palem donna son tour de chant Brassens avec une vingtaine de titres du Sétois, plus la réjouissante « Auxiliaire féminine » de Pierre Louki (que je vous conseille d’écouter de toute urgence si vous ne la connaissez pas...). Thierry, seul sur scène avec sa guitare, voix claire et juste, mémoire infaillible, un artiste que je n’avais pas vu depuis longtemps et dont il m’est revenu à l’esprit qu’il était né à Brive-la Gaillarde d’un père gendarme (véridique !!).
Jacques Raulet, je l’avais entendu dans son répertoire « gébéesque » aux Brassensiades de Pirey et, pour parler franchement, je n’avais pas été entièrement séduit, mais là, samedi soir à L’Argentière, j’ai entendu et découvert, comme toute la salle enthousiaste, un interprète de Léo Ferré, un des très rares interprètes de l’auteur de « Nous deux » et un grand !
Accompagné par Jean-Sébastien Bressy au piano et par Jo Labita à l’accordéon, Jacques, avec une vingtaine de titres de Ferré et deux ou trois de sa composition nous a fait voyager dans l’œuvre souvent complexe et parfois même hermétique de Léo. De « Pauvre Rutebeuf » à « L’âge d’or » et de « La vie d’artiste » à « Vingt ans » en passant par « La mémoire et la mer » le récital de Jacques Raulet fut une perfection par la présence sur scène de l’artiste, ses courtes et fines présentations des chansons, sa voix et l’accompagnement efficace et « porteur » de JS Bressy et de Jo Labita, bref un tour de chant dont je me souviendrai.
Pour la dernière soirée, le dimanche, ce fut au tour de Jacques Brel d’être mis à l’honneur par Bruno, son neveu.
La soirée avait débuté par la prestation un couple que j’ai rangé dans les « amateurs » en rendant compte de la scène ouverte plus haut, mais qui en première partie de Bruno Brel et pendant plus d’une heure m’a fait penser qu’il y a des « amateurs » qui valent bien des « pros » (ou soi-disant tels). Nadine et Max Chorier, il s’agit d’eux, sont ce couple qui, il y a plus de vingt ans, a créé et organisé le festival 100% Brassens de Charavines et où ils ont fait chanter des dizaines et des dizaines d’artistes. Depuis trois ans qu’ils ont transmis le relais à la Mairie de la commune, ils se sont dits « pourquoi pas nous ? » et se sont décidés à monter sur scène à leur tour, accompagnés par Philippe Boischot, à la guitare. En duo, Nadine et Max nous ont fait faire une agréable promenade dans la chanson française, de « La chanson de Prévert » au « Tourbillon ». Max, seul avec Phillipe, a chanté ensuite quelques perles choisies de Brassens et de Ferrat. Nadine est revenue sur scène pour un final très enlevé avec « L’orage » de GB sous les applaudissements du public conquis.
Bruno Brel, pour terminer en apothéose la soirée et le festival 2018.
Accompagné par les infatigables, talentueux et néanmoins sympathiques Jean-Sébastien Bressy et Jo Labita, Bruno Brel, de « Amsterdam » à « Marieke » en passant par « Les bourgeois », « Les bonbons », « Les vieux » et une quinzaine d’autres titres de Jacques Brel (et quelques-uns de lui, Bruno) nous a fait revivre, vraiment revivre, le mot est juste, le Grand Jacques. La salle, pleine à craquer, par trois fois à chaque rappel, a fait une ovation debout...
Nous remercions bien sincèrement notre ami Pierre SCHULLER, d'Aupès de son arbre , pour ce très bel article et pour toute l'aide qu'il nous a apporté lors de notre 12 ème Festival , il nous a donné l'autorisation de le publier ainsi que les photos